Quel effet du confinement sur les cours et le parcours universitaire des étudiant-es ?
Des cours à distance...
On remarque que 90,6% des étudiants interrogés n'ont aucun cours en présentiel. Le reste suivent des cours en présentiel mais tous n'y vont pas quotidiennement. Selon leur filière les élèves sont donc dans des situation différentes. Pour certain les cours sont partagés entre présentiel et distanciel. D’autres suivent les cours exclusivement en distanciel ou en présententiel.
Les résultats obtenus peuvent êtres expliqués par l'état de la situation sanitaire actuelle. En effet le gouvernement français souhaite privilégier les cours en distanciel, dans la limite du possible, afin de faire progresser favorablement la situation sanitaire. C'est pourquoi, dans l'enseignement supérieur, de nombreux étudiants suivent actuellement les cours exclusivement en distanciel, et seul les disciplines nécessitant la présence sur les lieux de leur enseignement se font en présentiel
Cette situation peut défavoriser certains étudiants. En effet le fait d’avoir des cours uniquement en distanciel peut favoriser le décrochage scolaire chez certains étudiants qui étaient peu être déjà en difficulté avant le confinement. Le texte que nous avons vu en cours, extrait de Jeunesses françaises. Bac+5 made in banlieue de Fabien Truong, peut expliquer en partie cette théorie. Dans son texte Fabien Truong met en valeur les groupes de travail au sein d’un campus ainsi que les difficultés que l’on éprouve lorsque l’on ne fait partie d’aucun groupe. Or nous savons qu’en la situation actuelle il nous est interdit de former des groupes. Les élèves en difficultés sont donc d’autant plus désavantagés puisqu’ils ne peuvent compter sur l’aide des autres. Néanmoins à l’heure actuelle de nombreux groupes d’entraide entre étudiants se sont formés sur les réseaux sociaux. Cela permet à tous les élèves de bénéficier d’une aide.
Cette situation change également l’expérience que les élèves ont en temps qu’étudiant. Ils se voient en effet privés de la vie au seins de leur campus ainsi que des activités qui leur étaient proposées. Par exemple, les élèves qui comptaient sur leur campus pour leur permettre de faire du sport sans avoir à faire trop de déplacements se voient donc privés de cette possibilité.
Auteurice-s : anonyme
... Voire en décalé
Il y a tout de même un étudiant sur 4 qui doit suivre ses cours avec un fuseau horaire différent de celui de ses professeurs. Cela exclut les pays comme l’Allemagne, l’Italie ou encore l’Espagne qui sont sur le même fuseau horaire que la métropole. Il faut aussi penser aux étudiants qui habitent dans les territoires d’outre-mer. Pour ces étudiants, il est alors plus compliqué de suivre les cours en distanciels. Ceux-ci peuvent se retrouver sur des heures de repas, tard le soir ou très tôt le matin.
Tout ceci ne les aide pas à maintenir un bon rythme de vie, le sommeil et l’alimentation pouvant être fortement impactés. Cela crée une inégalité par rapport aux étudiants ne subissant pas ce décalage horaire. Pour les étudiants étrangers, ce décalage horaire s’ajoute comme un obstacle supplémentaire en plus de la barrière linguistique. Cela peut se traduire par un effort supplémentaire pour suivre les cours en ligne en cas de problème de connexion. Ce qui leurs rajoute une charge mentale qui n’est pas souvent facile à surmonter.
Du au fait que Lyon 2 accueille beaucoup d’étudiants étrangers, il est possible que ce résultat soit surévalué par rapport à la réalité (à l’échelle nationale). De manière générale, il est difficile en effet de savoir si c’est la proportion exacte. Cependant, on peut se fier aux nombres d’étudiants qui sont inscrits, ce qui nous permettrait de faire une moyenne.
Auteurices : Adrien Achard et anonyme
Des inégalités accrues dans l'accompagnement
On voit que le 41% ne reçoit pas des aides scolaires, donc près de la moitié. Alors que le 12,6% dit qu’il a des aides scolaires par ses entourage. Quelles sont les raisons pour lesquelles beaucoup des personnes n’ont pas des aides scolaires par ses entourage ? On peut essayer d’expliquer ces résultats de la manière suivante : il est probable qu’il y a des étudiants qui habitent seules ou peut-être aussi qu’ils habitent avec autres jeunes ou avec leurs familles mais avoir une situation difficile sous le foyer : parents pas disponibles car ils travaillent ou car ils n’ont pas les capacité nécessaire. Sinon avoir des colocataires pas disponibles, et aussi sans les compétences pour les aider (beaucoup d’autres motivations).
Ensuite quelles sont les conséquences ? Quel est l’impact sur le rendement scolaire ?
N’avoir pas des aides peut être très dangereux car les personnes peuvent perdre l’intérêt pour l’université, n’avoir pas la motivation et rester bloqués sur les propres difficultés. Peut-être qu’en général ne pas avoir la possibilité d’être aidé en cas de nécessité contribue à augmenter le taux d’abandon scolaire, cela a comme conséquence de la méfiance et de la démotivation. En toutes les situations mais en particulier pendant le confinement avoir ou pas des aides par ton entourage est important car il peut influencer ou du moins la façons dans laquelle une personne on se vive l’université et ses résultats scolaires : avoir la possibilité d’être aide est un avantage. En une situation de confinement c'est très important d'avoir quelqu’un de proche car sinon si tu es seule tu dois avoir beaucoup de détermination et force de volonté.
Autrice : Letizia Mirandola
La motivation est en baisse
A travers les différentes modalités des graphiques, nous avons pu relever des résultats de notre analyse. En effet, la majorité des étudiants ayant participé au questionnaire ont vu leur motivation diminuer pour le travail scolaire depuis le confinement.
Le graphique 1 nous apprend que 50,3% des interrogés affirment avoir ressenti une grosse perte de motivation contre 11% qui n’ont ressenti aucune perte et 38,7% une légère perte. Une grosse partie des interrogés se sent donc très démotivée suite au confinement.
En parallèle, nous pouvons constater qu’une petite majorité des étudiants interrogés affirment avoir renoncé à moins de la moitié de leurs cours à distance pour des raisons de motivation. Effectivement, d’après le graphique 2, seulement 36,1% des étudiants affirment ne pas avoir renoncé à leurs cours pour des raisons de motivation. Pour finir notre analyse, nous pouvons constater que certains étudiants ont ressenti une diminution dans leur capacité de projection dans leurs études. En effet, dans le troisième graphique 37,2% affirment avoir ressenti cette diminution contre 34% qui la ressentent un peu et 28,8% qui la ressentent pas du tout.
Nous pouvons en déduire que cela peut être dû au fait que les cours en distanciel suscitent moins l’attention des étudiants et qu’ils soient ainsi moins passionnants. De plus, le stress et la fatigue engendrée par l’organisation des cours à distance, en ligne face à des écrans pousse les étudiants à renoncer à suivre leurs cours. On peut aussi dire que la motivation est influencée par le stress : plus l’on est stressés plus l’on est démotivés.
Notons aussi que les conditions de travail, qui manquent d’encadrement lors du confinement peuvent influencer la motivation de chacun, différement. Cela se répercute également en terme de capacité à suivre et à se projeter dans leurs études. Enfin, le fait d’être isolé peut jouer un rôle dans la perte de motivation.
Le manque de motivation peut entraîner un manque d’assiduité en cours, ainsi les problèmes techniques et cette perte de motivation peuvent provoquer beaucoup de stress et de fatigue. Tous ces facteurs contribuent donc la diminution de la qualité de travail fournie par les étudiants. Ils apparaissent comme un cercle vicieux puisque cela favorise le décrochage scolaire. Durant cette analyse, nous avons pu noter que notre démarche est cohérente puisque nous avons nous-même ressenti une perte de motivation due aux cours peu captivants et à la lourde charge de travail donnée.
Pour conclure nos propos, il faut retenir qu’une baisse de la motivation dans le travail scolaire est très présente chez les étudiants de l’enseignement supérieur depuis le confinement, cela engendre un renoncement aux cours à distance mais influence aussi la capacité des étudiants à se projeter dans leurs études. La motivation et la projection dans le parcours universitaire de l’étudiant est négativement impactée par le confinement.
Auteurices : Pauline Gence et anonyme
La concentration se dissipe
Les résultats principaux que nous montrent les trois graphiques étudiés sont en majorité une baisse de concentration, que ce soit pour suivre les cours en distanciel, avec plus de 75% des sondés qui répondent que leur concentration a diminué lors de ces cours, et près de la moitié qui répondent que leur participation lors de ces cours a baissé. Au total, plus de 80% des personnes interrogées montrent plus de difficulté que d’habitude à se concentrer dans leur travail depuis le début du confinement.
Ces résultats peuvent être sans doute expliqués par plusieurs hypothèses, comme la distraction à cause de l’environnement, qui inclut les nuisances sonores, provoquées par les personnes autour, les voisins, les travaux dans la rue. On peut aussi prendre en compte le décalage horaire dont certaines personnes sont affectées si elles sont en dehors de la "métropole". Une hypothèse très plausible aussi est le fait que la concentration soit moins requise, donc moins présente. En effet, les étudiants peuvent faire autres choses pendant le cours en distanciel, sans que personne ne les voit, à la différence du présentiel, cela peut donc également influer sur la concentration.
En termes de conséquences on pourrait parler d'impact sur la motivation, avec par exemple des prises de notes partielles, ce qui peut provoquer des problèmes de compréhension des cours, et donc une baisse de succès scolaire, mais aussi de décrochage. Cependant, on constate que malgré une baisse de la concentration générale, plus de la moitié des étudiants interrogés disent participer autant ou plus pendant les cours en distanciel, on pourrait donc y voir un intérêt général, à contrebalancer avec la baisse de concentration.
En revanche, ces résultats doivent être pris avec pris avec précaution. En effet, il est possible que les personnes concernées par cette partie ne soient pas totalement représentées, car elle aborde le sujet de baisse de concentration, ainsi que de participation, et d’éventuel décrochage scolaire. Il est donc possible que ces personnes n’aient pas répondu au questionnaire, renforcé par le fait que ce n’était pas obligatoire, et basé sur le principe de participation volontaire. Ces résultats sont donc à contraster par cette limite.
Pour finir, cette partie du questionnaire est particulièrement intéressante pour nous. En effet, nous pouvons sentir les effets provoqués par le confinement, et donc le passage en distanciel, notamment sur la question de concentration, abordée ici. Un point que je trouve dur à ce sujet, est le fait que beaucoup de professeur ne font pas de cours en direct. Le fait de ne pas avoir de « cadre scolaire » avec des plages horaires dédiés à ces cours, rend leur rattrapage très dur, en provoquant une accumulation de travail assez importante. Cela peut provoquer un manque de concentration et de motivation, et parfois peut remettre en question nos études.
D’un autre côté, « je sais (Astrid) que j’ai de la chance car je n’ai pas trop de nuisance sonore autour de moi (vit avec seulement une personne). Par exemple, je peux écouter/participer sans problèmes lors de mes cours. Je réalise donc pendant ce confinement la chance que cela représente pour moi, mais au contraire quelles inégalités cela peut provoquer pour une étudiante vivant avec plusieurs ou beaucoup de personnes. » La situation est similaire pour [anonyme] : « J’ai aussi la chance de pouvoir suivre les cours sans beaucoup de difficultés en ce qui concerne mon environnement, assez calme pour étudier, mais les problèmes que je rencontre sont particulièrement technique, ce qui m’empêche parfois de pouvoir utiliser le microphone afin de participer, et d’autre fois la connexion est trop mauvaise et entrave ma compréhension du cours, ce qui rend la concentration particulièrement compliquée. »
Ces situations inégales face à l’apprentissage, provoquées par le passage en distanciel sont grandement injustes. En effet, elles peuvent influer sur la concentration et donc la réussite scolaire, et ce confinement renforce des inégalités déjà présente, dont la concentration n’est qu’une partie.
Après l’autoanalyse de ce sujet qui nous touche directement, et l’énoncé des problèmes rencontrés précédemment, nous avons pu également observer une baisse de concentration en ce qui nous concerne, mais aussi de motivation. Cela nous permet notamment de mieux comprendre le sentiment général partagé par les élèves, même si encore une fois nous ne sommes pas tous égaux face aux difficultés rencontrées.
Auteurices : Astrid Duperthuy et anonyme
Et le stress s'installe
Le confinement et les cours en distanciel ont augmenté le niveau de stress pour une grande majorité de sondés, avec plus de 6 étudiants sur 10 dans cet échantillon, contre moins d'un étudiant sur 10 qui sent que son anxiété a diminué. Pour près d'un étudiant sur 3, le stress est resté stable ce qui signifie que le confinement n'a en aucun cas changé les habitudes de vie de ces sondés. Ainsi, pour 40 % des sondés, le confinement n'a pas eu d'impact négatif ce qui peut sembler contre intuitif. Nous supposons que les personnes moins stressées sont ceux qui ont déjà des facilités à suivre les cours, ou bien ceux qui ont déjà subi le confinement l'an dernier et qui s'y sont habitués, ou encore ceux qui disposent d'un cadre de vie favorable (bonne connexion internet, famille, logement, budget).
Pour 60 % des sondés ayant répondu que leur niveau de stress a augmenté, le stress est notamment lié au suivi des cours (87%), à la compréhension de ces derniers (67,3%) et à la possible validation de leur année (91,8%). Le suivi des cours peut être impacté par une mauvaise connexion internet, qui peut par exemple mal supporter la surcharge liée au fait que plusieurs personnes l’utilisent pour travailler en même temps, mais aussi par peut-être la surcharge des outils de cours en ligne comme moodle.
La compréhension des cours peut aussi sembler plus difficile du fait de l'absence de soutiens personnels de la part de certains professeurs, et par une surcharge de mails et de travaux à rendre et à réaliser chez soi, ce qui peut en décourager beaucoup. Enfin, la validation des cours peut être angoissante car les examens sont à réaliser chez soi, avec les problèmes personnels que l'on peut rencontrer et qui ont été évoqués précédemment, mais aussi par un manque d'informations précises de la part de l'administration et d'explications des cours de la part des professeurs. Le risque principal est que ce stress lié aux cours en ligne et au confinement puisse accroître le décrochage scolaire. Cela pourrait aussi renforcer les inégalités de réussite à la fac, et marquer de nouvelles différences entre les étudiants en fonction de leur milieu social et familial notamment.
On remarque ainsi qu'être étudiant-e aujourd'hui implique d'être bien plus stressé-e qu'auparavant.
Auteurs : Jean-Maël Presti et Loan Privet