À propos
Trajectoire socio-historique. L'exercice proposé a été d'illustrer un article sur les recompositions de la socité française à partir d'une présentation de la trajectoire d'étudiant.e.s. Nous avons cherché à analyser nos trajectoires en écho à l'article
"La société française : 200 ans de mutation".
Les noms utilisés dans la présentation de ces trajectoires sont des noms d’emprunts, respectant les connotations géographiques et
religieuses des noms originaux.
Ma famille: de l'agriculture à la tertiairisation
La période de libéralisation liée à la fin d’une société d’ordre, caractérisé par des paysans
propriétaires de leurs terres est à nuancer pour ma famille. En effet, dans la famille de ma mère,
notamment, la plupart n’étaient pas propriétaires de leur terre et travaillaient pour différents
employeurs, et, comme l’indique le texte, avaient très certainement de multiples activité, certains
étaient aussi fermiers. Il est cependant difficile de savoir avec précision les activités de chacun ainsi
que leur statut de propriétés, la question de l’histoire familiale ne représente pas quelque chose
d’important.
Du côté de mon père, il s’agit vraisemblablement de familles de paysans et d’artisans boulangers
dans le sud de l’Espagne, là aussi, il est difficile de savoir avec précision.
Pour ces deux familles, ce qui est marquant est l’aspect héréditaire de l’emploi, de génération en
génération, on est paysans ou artisans boulangers.
La période d’avènement de la société salariale industrielle ne s’applique elle pas à ma famille. Des
deux côtés, aucun n’a été salarié dans le domaine industriel. En effet, l’activité agricole est restée
dans les deux familles la principale, voir unique, occupation.
Il faut tout de même noté du côté de chez mon père l’émergence des métiers de services, mon
arrière-arrière grand-père, Jakub était cocher, son fils Jozef lui était tailleur pour la légion étrangère.
Même s’il s’agit d’exception, la plupart étaient bien paysans ou artisans boulangés, cela montre
aussi une légère évolution dans l’aspect héréditaire du métier.
La mutation la plus marquante n’est donc pas celle de l’emploi mais plutôt celle de l’immigration
comme le montre le document, dans les années 1920. La famille de mon père est partie du sud de
l’Espagne pour des raisons économiques pour allé s’installer au Maroc espagnol ou en Algérie
française où leur activité est resté inchangé. Il faut néanmoins noté une changement dans la
certitudes des information, la où il était difficile de savoir si les paysans étaient propriétaire dans le
sud de l’Espagne, lorsqu’il travaillent en Algérie et au Maroc, ceux qui étaient paysans étaient
salariés, les autres étaient artisans boulangers indépendants.
Il fait ajouté à cela, toujours du côté de mon père, l’immigration de mon arrière grand-père Jozef de
la Pologne vers l’Algérie Française, fuyant l’antisémitisme, pour travaillé dans la légion étrangère
afin d’être naturalisé français.
Tout cela montre aussi la différence entre la famille de mon père, ayant majoritairement immigré, et
celle de ma mère marqué au contraire par une stagnation dans le département de la drome.
La véritable mutation vers une tertiarisation des métiers ne s’opère pas entre 1945 et 1975, comme
indiqué dans le document, chez la famille de ma mère. Il faut plutôt voir après les années 80. Ainsi,
mon grand-père maternelle, Paul, était paysans propriétaire ne marquant pas de rupture avec les
générations précédentes. Il faut attendre la génération d’après pour voir une disparition totale du
métier de paysans au profit de métiers du secteur tertiaire, principalement médical.
La période de 1945-1975 est d’avantage pertinente pour la famille de mon père. En effet, on
observe une disparition du métier d’artisans boulanger et d’agriculteur au profit des services. Mon
arrière grand-père, Jozef, est passé de tailleur dans la légion étrangère à pasteur, comme mon
grand-père, Juan, et mon père, Joël, après lui , on observe ici une sorte de retour à l’hérédité des
métier. Ma grand-mère, Élisabeth, était elle infirmière en Angleterre puis femme au foyer. De la
même manière que dans la famille de ma mère, on observe par la suite uniquement des métiers du
secteur tertiaire, principalement dans l’éducation nationale.
trajectoire socio-historique d'un étudiant de L1 dans le parcours histoire sciences sociales
Thibault Pouget
Ma trajectoire socio-historique
(Les noms utilisés dans cet écrit sont des noms d’emprunts, ils tentent de respecter au mieux les connotations induites par les originaux)
Ma famille est issue de deux parcours très différents. Du côté paternel avec une présence en France ancrée depuis des générations et s’intégrant dans des mécanismes socio-historiques anciens, de fond de la société française. De l’autre, ma mère a fait partie de la première génération étant née sur le sol français, s’inscrivant dans une dynamique de migration à la fois politique et économique que la France a sût pourvoir.
Cette histoire générale, d’ici et d’ailleurs se lie intimement avec nos histoires. Nos familles ont circulé dans les temps à la fois actrices et prisonnières d’un contexte en évolution permanente, dans tous les domaines. Il semble donc nécessaire de comprendre l’unique de chacune de nos histoires à travers les grandes mutations que nos histoires communes ont pu incarner.
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Une famille représentative d’une transformation des modes de vies, des communautés rurales aux sociétés urbaines
Le père de mon grand-père, Jean Pouget, né en 1911 à paris est instituteur en Corrèze et a un frère et une sœur. Son père est issu d’une famille de petits artisans, principalement installés à Egletons (19), mais émigre en ville pour conduire les premiers bus parisiens (d’abord chevaux et ensuite motorisés). Sa mère est concierge dans un immeuble du XIXème arrondissement, un lieu qu’elle chérit depuis son enfance. Mon bisaïeul est placé en nourrice en Corrèze, et une fois adolescent passe le concours de l’Ecole Normale de Tulle. Il est intéressant de noter que sa grand-mère est institutrice, dans des conditions de dépendance par rapport au curé du village dans lequel elle exerce.
La mère de mon aïeul, Perrot Alice, née en 1914 à Puy d’Arnac (19), est pupille de la nation suite à la mort de son père durant la guerre, issue d’une famille paysanne sa mère se marie au frère de son défunt mari pour des raisons de propriété. Elle passe aussi le concours de l’Ecole normale et devient institutrice en Corrèze.
Alice s’éloigne de la pratique catholique très ancré dans sa famille, tandis que Jean s’inscrit dans une tradition laïque.
Mon grand-père, Jules Pouget, est né en 1942 à Mansac (19), il a un frère et deux sœurs et devient d’abord professeur d’enseignement général puis éducateur spécialisé.
Le père de ma grand-mère, Paul Ollier, né en 1912 à Chassignolles (43), est ouvrier-menuisier à Clermont Ferrand. Sa famille est nombreuse (10 enfants, dont 9 atteignent l’âge adulte) et est installé depuis le XVIème siècle à Chassignolles en tant que petite propriétaire terrienne. La génération de mon bisaïeul est celle qui va s’éparpiller et quitter le village dans un contexte d’industrialisation et de difficultés à faire vivre toute la famille sur 10ha. Sa famille s’inscrit dans une tradition très catholique, deux ses ancêtres sont emprisonnés pour avoir caché des prêtres réfractaires pendant la période révolutionnaire.
La mère de ma grand-mère, Marie Defaye-Ollier, née en 1914 à Sauxillanges (63), exerce en tant que femme de ménage. Elle est issue d’une famille nombreuse (12 enfants dont 10 deviennent adultes) et très pauvre. Son père est ouvrier agricole et sa mère fait des lessives, leur domicile change donc très souvent avec une tendance à l’abandon de la montagne vers les plaines. Sa famille s’inscrit dans un catholicisme fort, les filles étudient en école religieuse, les garçons en école laïque. Elle obtient son certificat d’études supérieur mais sa mère refuse qu’elle rejoigne la ville pour être employé dans les bureaux (Michelin, Banque de France) par peur qu’elle puisse se dévergonder dans la grande ville.
Ma grand-mère, Christiane Ollier-Pouget, née en décembre 1947 à Chamalières (63), travaille dans l’enseignement du second degré. Mes deux grands parents sont laïques et s’engage politiquement dans un syndicat (Force Ouvrière) duquel ils finissent par s’éloigner.
Mon père, Stéphane Pouget, est né en 1972 à Clermont-Ferrand, il est professeurs de sports sur poste d’entraineur national de rugby. Il est politisé mais pas engagé de façon active. Sa sœur, Anne Pouget- Stewart est avocate mais n’exerce pas depuis son mariage.
2. Les migrations de la fin des années 60, un besoin de main d’œuvre dans l’industrie française en pleine expansion.
Du côté maternel mon grand-père, Aldo Figueiredo, est né au Portugal dans une famille paysanne catholique. Il quitte l’école pour travailler auprès de son père après un enseignement primaire. Il fait une carrière militaire après son service obligatoire pour éviter de retourner travailler dans les champs. Il rejoint ensuite les plateformes pétrolières américaines après la guerre d’Angola et goûte au train de vie libéraliste, alors à son retour (un peu avant les années 70) sur le sol Portugais il décide de quitter le pays sous le joug de la dictature de Salazar. Il rejoint ma grand-mère à Mont de Marsan grâce à l’aide de la communauté portugaise déjà présente en France, ils s’installent à Clermont où par le biais des réseaux il est employé aux usines Michelin comme ouvrier.
Ma grand-mère, Sofia Simões, née dans un petit village pêcheur, elle reçoit un enseignement primaire, sa mère meurt très tôt et elle doit donc s’occuper seul de ses frères et sœurs. Sa famille est aussi catholique pratiquante. Elle quitte le pays grâce à des passeurs (comme mon[LC1] grand-père) en compagnie de quelques-uns de ses frères et sœurs. Elle travaille comme femme de ménage chez des particuliers et chez Michelin, et devient aussi secrétaire auprès d’un médecin.
Tous deux continuent à pratiquer le catholicisme mais seulement lors de leurs séjours au Portugal.
Ma mère, Elisa Figueiredo, est née en 1974 à Clermont, elle étudie dans un collège privée catholique, puis dans un lycée public. Elle devient assistante sociale après un parcours tumultueux. Elle n’est pas croyante et s’engage auprès de la CGT à l’échelle départementale, qu’elle quitte il y a quelques années.
Les membres de ma famille entretiennent tous un lien différent avec ces origines, cet héritage qui occupe une place plus ou moins grande sur notre identité personnel. Cette mémoire qui nous a été transmis avec plus ou moins de détail ou de temps est encore une source vivante qu'on rêve, qu'on construit aussi à partir de questions que l'on se pose, avec soi, envers soi ou que l'on pose à l'autre. Nous la transmettons malgré tout en permanence, parfois teinté d'émotion, ou justement d'un regard critique ou autant que faire se peut scientifique.
Il me semble que l'objet de ce travail réside dans cet effort assez enrichissant de se reconnaitre aussi comme un sujet sociologique, et de comprendre ce que cela implique de méthode, de recherche et de détachement.
Merci de votre attention.
Cet axe vous propose de lever le voile sur la vie privée des étudiant·e·s. Présentation d'objets insolites, dissection sociologique des sacs de leurs proches, portraits sociologiques, bibliographies poétiques – les membres de la Licence 1 en sciences sociales se sont démené·s pour vous permettre d’accéder à leurs parcours singuliers, à ce qui les différencie les une·s des autres sous ce statut qui les réunit tout·e·s.
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