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Retours réflexifs sur le reconfinement

      "Être étudiant et étudiante en 2020": c'est sur ce sujet que les élèves du TD 5 de Méthodologie ont écrit, au coeur des mois de novembre et décembre du reconfinement. Du témoignage personnel à l'analyse macro-sociologique libre, du style littéraire au texte argumentatif, les récits abordent des thèmes aussi divers que les conditions matérielles de confinement, la nouvelles sincérité des rencontres masquées et le regret de constater l'abyme entre leurs espérances universitaires et leur quotidien. Quel que soit le thème abordé ou le registre choisi, tous témoignent d'une envie de s'exprimer sur la situation. C'est à ce besoin que cette page entend répondre.

      Être étudiant en 2020, qu’est-ce que c’est ? Dans une période floue, nous, les jeunes, sommes fortement impactés par les mutations et les changements de vie brusques que les décisions gouvernementales nous imposent. C’est une remise en question générale de nos vies, de nos coutumes, de nos manières de faire. Alors, dans cette période chaotique, j’ai envie de dire qu’être étudiant en 2020 c’est compliqué ... c’est même super emmerdant.

 

      Être étudiant en 2020, c’est avoir peur, c’est être seul, c’est être délaissé, c’est être mis à distance de tout, de tout ce qui nous raccroche à la vie en temps normal. C’est un basculement, un bouleversement de nos vies, c’est comme nous mettre en cage. Pour un temps... un temps que nous ne savons plus gérer, un temps qui nous est volé, un temps perdu. Perdre sa journée, perdre sa vie : c’est un temps qui est gaspillé. Françoise Sagan disait qu’à dix-huit ans elle gaspillait sa vie, elle gaspillait son argent, elle gaspillait son temps. Elle nous dit qu’à cet âge-là, c’est ce qu’il faut faire. Tout gaspiller. Mais nous, les jeunes étudiants, nous gaspillons notre temps, notre argent et notre vie d’une toute autre façon. Nous nous gaspillons, nous sommes gaspillés, on se sert de nous de la mauvaise façon, on nous perd.

      Être étudiant en 2020, c’est aussi ne plus avoir de projet, c’est être à la porte de la vie et de l’avenir sans aucun moyen d’avancer. C’est un méandre que d’avancer dans un monde ou l’espoir est banni, avec un cerveau robotique ne faisant qu’obéir. Être étudiant en 2020, c’est aussi ne plus profiter, c’est attendre les jours qui passent, las, sans aucune motivation, rien de stimulant qui nous attend. C’est être jaloux des jeunes qui ont pu profiter avant nous, eux ont eu cette chance de connaître les joies. C’est voir ses grands-parents et dire « Vous, vous n’avez pas connu cela ». Pour eux, être étudiant, c’était l’occasion de parler dans un bar le soir, de faire la fête avec l’odeur de la cigarette dans les comptoirs. Ne serait-ce que sentir les odeurs de l’extérieur. C’était être inconscient, ne pas être sérieux. Car en vérité, on n’est pas sérieux quand on a dix-huit ans. Cette époque est révolue, nous devons juger sur le court terme de cette jeunesse volée, de nos ambitions volées. Être étudiant en 2020, c’est aussi l’occasion de tout réinventer, même si le changement nous effraie, il nous est possible de tout changer, on se situe à une période de basculement vers autre chose ... mais vers quoi ?

     

      Il est temps de pouvoir recréer, de corriger, de tout recommencer. Nous ne nous sommes jamais autant retrouvés en face de notre propre visage, devant un miroir qui était resté sale, où nous n’avions pas posé un œil dessus depuis un moment, qu’on avait oublié, mais qu’il faut bien nettoyer, pour apercevoir ce que nous avons crée.

      Cette crise permet de voir nos erreurs, nos failles, nos points faibles. Cette période aura le mérite de nous faire changer. Permettre de tout changer, de nous changer, changer nos mentalités, observer que tout ce qui nous est imposé n’est pas forcément bon, qu’il faut le remettre en question, ne pas se faire écraser et aller contre ce qui nous est proposé, plutôt que d’acquiescer sans broncher et se plaindre après.

      Non, aujourd’hui, demain, tout doit se recréer, tout doit être réinventé, s’inspirer du passé, ne pas le réitérer. C’est en changeant que nous sommes humains, c’est en changeant que nous progressons, c’est en changeant et en ne répétant pas qu’on devient libre.

Jérémy Bonnefoy

      Je m'interroge : comment se sociabiliser en 2020, dans un contexte de crise sanitaire et de restriction des libertés ?

 

      Lorsque je suis arrivée à Lyon, j’avais à l’esprit l’image d’une vie étudiante pleine de rencontres, à la fac comme en dehors. C’est pourquoi lors de mes premiers jours ici, je suis sortie avec des amis de mon ancien lycée. Nous venions tous des Hautes-Alpes, avec l’envie de construire de nouvelles amitiés car nous habitions dans une petite ville où tout le monde se connaissait. Nous avions besoin de voir et d’apprendre à connaître d’autres personnes. Malheureusement, mon idéal allait être compromis.

      Pour moi, la fac était le premier lieu de socialisation. Lorsque je suis arrivée le jour de la rentrée à Bron, le désenchantement fut brutal...A cause des mesures sanitaires, nous devions tous porter un masque, geste étrange quand on ne connait personne car on ne voit pas les visages. Le sourire, signe amical et rassurant, avait disparu sous les masques. Il a donc fallu trouver d’autres solutions pour aller vers des inconnus. Heureusement, nous avons eu des cours où nous devions nous mettre en groupe et travailler ensemble. Ces cours nous ont permis de briser la glace et de parler. Ce qui m’a perturbé les premiers temps, c’était de parler à des gens que je ne voyais pas entièrement et, surtout, dont je ne voyais pas la figure. Observer nos nouvelles manières d’apprendre à se connaître en ne voyant qu’une partie du visage était instructif. Comme la partie du corps où toutes nous expressions apparaissent est invisible, on tend à moins se fier au physique car la personne qu’on imagine n’est jamais comme on l’a pensée quand elle enlève son masque. L’un des effets inattendu du masque est donc peut-être de nous permettre d’aborder les autres avec davantage de sincérité.

 

       J’ai eu la chance de pouvoir sortir et voir des soirées étudiantes sur les quais de la Guillotière. C’était un lieu informel comparé à la fac. Un soir, avec des amies, nous sommes sorties sur les quais. C’était un moment incroyable. Je découvrais une ambiance et un lieu auquel je n’avais jamais été confrontée avant. Partout les gens étaient regroupés autour de musique, de boisson, d’amis. L’ambiance festive embaumait le lieu. Un étudiant portait une grande enceinte qu’il baladait avec lui pour que tout le monde puisse profiter de la musique. A ma grande surprise, les précautions sanitaires n’étaient pas du tout respectées. Une ambiance de « vie comme avant » flottait dans l’air. Très vite, nous avons pu parler à beaucoup de gens. En discutant, j’ai appris que la majorité était des étudiants. Il venait chercher sur les quais cet esprit festif. Guillotière a vraiment été un lieu de sociabilité qui m’a marqué. C’était l’image de la vie étudiante que j’avais. Parler avec les autres et rencontrer des gens était beaucoup plus facile.

 

      Ces deux lieux m’ont particulièrement marqué car ils sont deux endroits où ma façon d’aller vers les gens a été complètement différente. À la fac, j’étais sur la réserve car il y avait des obstacles, comme le masque. Nous étions dans un cadre scolaire. Les quais étaient un cadre moins formel : les étudiants rigolaient, dansaient, c’était un espace festif. Ces lieux sont pour moi particulièrement importants car comme dit Emmanuel Macron « Les étudiants vivent un sacrifice terrible ». Cette citation résume bien ce que je ressens depuis mon arrivée à Lyon. Le Covid m’a privé de ma fin d’année au lycée et de tout ce qu’elle englobait : la réussite au bac, le bal de fin d’année, l’adieu à mes professeurs. Cette épidémie me demande encore de sacrifier une partie de ma vie étudiante de mes libertés. Or, tous ces moments perdus sont des moments qui ne se rattraperont jamais...

Anonyme

      Étudier en 2020, c’est tenter de s’adapter à une vie étudiante stressante et angoissante en continu, notamment à cause de l’enseignement à distance. Ce type d’enseignement n’est pas bénéfique pour notre concentration : nous sommes chez nous et pouvons constamment être déconcentré par tout ce qui nous entoure; nous ne sommes donc pas dans un cadre de travail. Les enseignants et les élèves rencontrent de nombreuses difficultés à communiquer et à faire cours. Parfois, le site ne marche pas ou sature. Nous rencontrons également de grands problèmes d’organisation suite aux divers changements qui apparaissent depuis le début de l’année, notamment en lien avec les CCM qui ont changé de forme à de nombreuses reprises : j’ai par exemple anticipé plusieurs devoirs (exposé ou autre) en travaillant dessus, pour ensuite apprendre qu’ils étaient annulés. Ce travail a donc été une perte de temps considérable. L’organisation au niveau des rendus à faire chaque semaine est également difficile à suivre. Nous recevons des mails tous les jours pour nous indiquer ce que nous avons à faire pour la semaine d’après, puis d’autres pour changer les consignes de ces mêmes rendus. Cela est délicat à gérer et l’on s’y perd parfois.

 

      Les sociabilités pâtissent du couvre-feu et du second confinement. Tout ce qui aurait pu aider à créer des liens avec d’autres étudiants a été annulé (évènements, soirée étudiantes...). En réalité nous ne sommes même plus en lien avec les autres étudiants puisque nous étudions chez nous. Depuis le début de l’année nous devons garder nos distances avec nos camarades dans tous les cours; or nous avons besoin en tant qu’étudiant, d’être en lien avec les autres pour se soutenir et s’entraider. Cette distance a donc rendu la communication entre étudiants difficile, et nous a privés d’une certaine entraide qu’il y aurait pu avoir entre nous. Il a donc été très difficile de faire des rencontres et, personnellement, je n’ai rencontré qu’une personne à l’université qui est dans le même « Portail » que moi et avec qui nous nous entraidons beaucoup afin de réussir dans nos cours.

 

Au quotidien, il n’est pas simple pour nous de ne pas être démoralisé. Nous faisons chaque jour la même chose et le quotidien est répétitif et ennuyant. Nos journées sont remplies par les cours et les devoirs, ce qui est d'autant plus pesant que nous sommes cloîtrés chez nous. Personnellement, je travaille en dehors de mes études pendant ce nouveau confinement, ce qui me permet de me changer les idées et de sortir de chez moi. Ce travail me permet également de rester en contact avec des personnes et d’en rencontrer d’autres.

Anonyme

      Si je devais partir de mon vécu pour parler de la condition étudiante en 2020, je ne pourrais que faire le constat de mes privilèges. Je vis dans un 75m² avec une jolie vue sur Lyon. Même si je ne sors pas très souvent, en ouvrant la fenêtre, je peux respirer un peu. La vue est dégagée et je peux même voir la basilique de Fourvière. Je suis certainement bien loin de pouvoir imaginer ce que signifie concrètement le fait d’être confinée dans une chambre d’étudiant de 10m². Un cauchemar claustrophobe. Je vis seulement avec mon compagnon, un homme blanc cisgenre hétérosexuel. Mais je n’ai rien à craindre de lui et je ne subirai aucune violence sexiste et sexuelle, ni micro agression raciste pendant ce confinement. Au contraire de beaucoup de femmes étudiantes ou non en France.

Je n’ai pas besoin d’aller travailler pour subvenir à mes besoins. Je n’ai pas de job étudiant et j’ai le choix de rester confinée chez moi quand tant d’autres ne l’ont pas: les étudiant·es qui ont un job à côté de leurs études, les agents de propreté, les chauffeur·es de bus, les infirmier·es et les aides à domicile etc. Toustes celleux qui ne peuvent pas avoir le luxe de se confiner parce qu’iels n’en ont pas les moyens financiers. Mais surtout parce que ceux sont iels qui sont indispensables au bon fonctionnement de la société. Pas mon compagnon qui est programmeur et qui peut travailler de chez nous quand ça lui plaît. Ni moi avec mon « projet professionnel » de détruire le patriarcat et la suprématie blanche en utilisant les sciences sociales comme outil militant et politique.

 

      Je ne suis pas à plaindre. J’aime être confinée. Je suis bien chez moi, c’est mon safe space. Il fait chaud ici et le frigo est toujours rempli. Les murs sont blancs mais pour égayer un peu tout ça, je colle des fleurs en plastique dessus avec du scotch. Dans l’appartement il y a assez de pièces et –comme l’a écrit Virginia Woolf– je peux avoir ma propre chambre à moi. Ça fait mal d’écrire ça, parce que je me rends de plus en plus compte que c’est un privilège absolu ces temps-ci. Combien d’étudiant·es en 2020 n’ont pas cette chance? Je travaille dans de bonnes conditions. Je me lève tous les matins vers 8h puis je me mets à travailler jusqu’à environ 17 ou 18 heures. Je me place dans le salon sur la grande table à manger noire. Parfois, je suis distraite par le bruit des trains, qui passent sur le chemin de fer en face de l’appartement. À force de rester sur une chaise toute la journée, je ressens cette douleur aigüe en haut de mon dos mais ce n’est rien comparé à la douleur que certain·es peuvent ressentir en ce moment. Je prends le temps de faire autre chose également, même si c’est de plus en plus difficile avec l’accumulation du travail en distanciel. Une fois par semaine, je vais faire les courses au marché puis je vais déjeuner avec mon grand-père. Je cuisine des seitans bourguignons et des blanquettes de tofu, et parfois, pour le dessert, je fais des pumpkin pies et des crumbles aux pommes. Cuisinier me calme et m’apaise. Et l’appartement sent bon les pommes caramélisées pendant des jours.

 

      Pendant le confinement c’est le retour des zooms militants. Hier, j’ai participé à un atelier avec Seumboy, celui qui a crée la chaine YouTube « Histoires Crépues ». C’était un atelier autour de la résistance algérienne et de son icône Djamila Bouhired. Puis le soir, j’ai pu parler avec Mona Eltahawy, la militante féministe américano-egyptienne. Le combat continue, même confinée. D’ailleurs, je remercie toustes les militant·es qui consacrent une partie de leur temps pour nous transmettre des connaissances et nous stimuler intellectuellement même en ces temps difficiles. Sans ça, c’est vrai, ma santé mentale en prendrait un coup. Surtout que nous vivons dans une complète dystopie politique et dans une crise sanitaire sans précédent pour notre génération.

En fait, c’est l’extérieur qui me fait peur. La présence autoritaire dans nos rues de la police et les drones partout. C’est 1984! Et je crois qu’après le confinement, ce qui va être le plus dur pour moi, c’est de me réhabituer à vivre dans ce monde de plus en plus chaotique. Je pense aux mots d’Anas, l’étudiant de Lyon II qui s’est immolé devant le Crous il y a quelques mois, et qui me viennent à l’esprit en ce moment. Le 10 novembre, il a posté un message sur les réseaux sociaux pendant sa convalescence. Il s’adressait aux étudiant·es de 2020 touché·es par la précarité et les difficultés financières :

     

« Organisez-vous. Ça vous fera du bien de vous organiser. Ça vous fera du bien de vous impliquer dans toutes les instances de l’université. Ça vous fera du bien de faire du syndicalisme [...] C’est vraiment l’occasion de servir à autre chose que ce à quoi on sert d’habitude ».

      Le geste d’Anas n’a pas déclenché de révolution comme celle du printemps arabe, qui pourtant partait également du problème de la précarité des jeunes. Et je me demande vraiment pourquoi. On ne peut pas compter sur ce gouvernement non plus, bien plus choqué par le bout de tissu sur la tête de Maryam Pougetoux, vice présidente de l’Unef, que par le geste désespéré d’Anas qui a failli lui coûter la vie. Alors s’il vous plait, écoutez-le. Après le confinement, organisons-nous. Avoir un toit sur la tête et de quoi manger ne devrait pas être un privilège, surtout en tant qu’étudiant·e : cela devrait être un droit. Aujourd’hui, je ne devrais pas dire que je suis privilégiée parce que tout ce que je « possède » sont des besoins nécessaires à tous et pas des choses superflues. Et cela m’effare de me dire « privilégiée » alors que je viens d’une famille de classe ouvrière avec des parents qui ne savent ni lire ni écrire.

 

      Alors, « organisez-vous ».

Anonyme

      Être étudiant et confiné est pesant. Cela m'a demandé beaucoup d'effort pour m’adapter aux cours en ligne. Rester chez moi pendant des mois sans voir ni rencontrer personne personne me pèse car je suis de nature sociable. Les cours en visioconférence ne me plaisent pas car je préfère poser des questions à mon professeur plutôt que de lui écrire un mail. De plus, j’étais davantage motivé quand je devais me lever et aller à la fac pour étudier. Maintenant, je n’ai qu’à allumer mon ordinateur et rester devant toute la journée.

      La scolarité à distance a été un mélange d'expériences : parfois, Moodle cesse de fonctionner, et la plateforme de visioconférence avec ; certains cours sont publiés pendant une semaine, puis supprimés ; certains cours sont enregistrés, d’autres non. Parfois, l’afflux d'utilisateurs rend la connexion impossible. Certains professeurs utilisent Zoom, d’autres Jitsi, ajoutant ainsi encore plus de confusion car chaque cours est sur une plate-forme différente. Dans ce contexte, j’ai du mal à me concentrer. S’ajoute à cela l'incertitude concernant les examens en janvier. C'est une période stressante, et la vie quotidienne en confinement est extrêmement difficile pour moi.

 

      En tant qu'étudiant étranger en France, je suis confronté à de nombreuses difficultés depuis l’annonce du deuxième confinement, il y a près d'un mois. Comme je suis de Beyrouth, je dois rester à Lyon. Je n'ai pas le privilège de pouvoir partir à la campagne comme certains de mes amis. Je reste dans mon appartement de 18m2, ce qui devient vite assez répétitif. Il est malgré tout permis de sortir une heure par jour pour prendre l'air. Ce n'est pas l'idéal, mais c'est mieux que de rester seul chez-soi tout le temps.

Anonyme

      Je souhaite ici vous parler de mon expérience étudiante en tant qu’étudiante étrangère. Je suis arrivée en France en septembre 2020, depuis la Côte d’Ivoire. J’ai alors commencé les cours en présentiel à l’Université. L’organisation des cours répondait à des mesures sanitaires que je n’avais pas connu dans mon pays l’année académique précédente, bien qu’il ait également été frappé par la crise sanitaire. Ainsi, suite à l’annonce du confinement et de la fermeture des établissements d’enseignement supérieur, j’ai découvert une nouvelle manière d’être étudiant étudiante.

 

      « Être étudiante en 2020 » rime avec « L’université à la maison ». Selon moi, la visio-conférence reste la solution la plus efficace pour enseigner à distance car elle permet d’interagir directement avec les enseignants. Néanmoins, il reste difficile de suivre « l’école à la maison ». Pour moi, le plus dur, c’est le travail personnel. Pourtant, en temps normal, je suis plutôt quelqu’un qui aime faire ses devoirs. Mais avec l’enseignement à distance, chaque enseignant met en place des évaluations diverses et il est très facile de se retrouver avec un nombre important d’exercices, devoirs ou examens à rendre. Cela réduit alors considérablement le temps consacré à chaque travail et influence donc la qualité des rendus. De plus, l’accumulation de ces devoirs laisse peu de temps pour suivre de façon correcte les cours magistraux. Et même quand la volonté y est, la qualité des enregistrements audio est assez décourageante. En bref, être étudiante en 2020 n’est pas de tout repos ! Entre le « spleen », le manque d’interaction, l’exposition aux distractions intérieures (console, téléphone et réseaux sociaux...), la réussite devient un véritable défi.

Elom-Maryse Aboudjo

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