Quelles sont les interactions confinées
des étudiant-es?
La disparition des interactions sur le campus
Le graphique nous montre que environ 85% des étudiants ne vont plus à la fac pendant le confinement.
Quelles peuvent être les conséquences d'un passage à distance ?
Tout d'abord il peut y avoir un délitement du lien social que créait la fac. En plus d'avoir des effets sur les relations sociales des étudiants, le passage en distanciel peut avoir des conséquences sur la scolarité.
Il y a des difficultés à s'adapter à l'environnement et aux attentes de la fac, notamment pour les L1. Il est plus difficile d'échanger avec des personnes dans la même situation et de mettre en place des stratégies d'entraides, notamment par le biais des "collectifs d'alliés". Cette situation peut donc creuser les inégalités. Les personnes qui ont du mal à s'adapter on encore plus de mal. Alors que les personnes déjà familières avec le système universitaire, ou avec un capital scolaire très important s'adapteront plus facilement aux attentes de fac.
Auteurice-s : anonyme
Des modes d'interaction de substitution ?
Le premier graphique souligne que le téléphone portable est le moyen de communication le plus utilisé pour communiquer avec sa famille et/ou ses amis. Soit sur 238 personnes ayant répondus au sondage, ce sont à peu près 200 personnes qui disent utiliser leur téléphone portable pour communiquer à distance avec leurs amis et leurs familles. Au contraire, nous remarquons que ce sont les mails qui prédominent au sein de relations plus formelles (scolaires et professionnels) ainsi que les appels visio dans le milieu scolaire. C’est-à-dire qu’à peu près 150 étudiants utilisent les mails pour leurs échanges professionnels ou scolaires contre à peine une dizaine pour contacter leurs proches. De la même manière, c’est environ 130 étudiants qui utilisent les appels visio pour leurs échanges scolaires.
Soit, nous pouvons faire plusieurs hypothèses. En effet, nous pouvons supposer que c’est notamment dû au fait que les cours soient obligatoirement donnés à distance : les mails et les appels visio sont les seuls moyens de communications pour les étudiants (car le nombres de professeurs qui fournissent leur numéro personnel est faible). De plus, généralement les réseaux sociaux par exemple sont considérés comme personnels ou marketing mais ne servent pas aux échanges professionnels ou scolaires (entre employés et employeurs ou élèves et professeurs).
Ensuite, pour le second graphique nous observons que les résultats sont frappants. En effet pour 41.8% des étudiants ayant répondus au sondage et utilisant ces moyens de communications à distance pour des échanges familiaux et/ou amicaux, la fréquence reste la même qu’auparavant. Pour 53.3% des étudiants, cette fréquence a même tendance à augmenter de manière plus ou moins forte. Or, cela souligne peut-être, les interactions sociales des étudiants qui se ferait avant tout à travers le virtuel et qui s’accentuerait à cause du confinement pour plus de la moitié d’entre eux (solitude, ennui, besoin de s’informer, stress).
C’est à dire que la condition étudiante reposerait en partie ou entièrement sur des interactions virtuelles et l’on peut supposer que cela à impacte la santé (l’utilisation prolongés d’écran est néfaste pour la santé) et psychologique. Malheureusement, nous n’avons pas de données pour savoir la fréquence exacte de ces utilisateurs. Soit, si ces personnes utilisaient ces moyens 10 heures par semaines avant le confinement et que rien ne change alors, c’est plutôt alarmant. Au contraire, si ce n’était qu’une heure avant et pendant le confinement (ou même si la fréquence augmente d'une ou deux heures), alors, c’est une perceptive plutôt rassurante.
Cependant, il y a quelques limites à nos recherches. C’est à dire que l’on ne sait pas, dans le premier graphique, pourquoi certaines personnes utilisent plus le téléphone que les réseaux sociaux par exemple (Est-ce parce qu’ils ont une connexion internet faible ou peut-être Est-ce plus facile ?). De plus, les gens qui n’ont pas internet sont sous-représentés (eux aussi contactent leur proches mais peut être par d’autres moyens de communication : lettres ?). Nous n’avons donc pas connaissances des inégalités réelles que provoquent le confinement notamment au niveau des moyens de communications.
Auteurice-s : anonyme
Des interactions directes malgré le confinement
Un tiers de l’échantillon respecte moins le confinement et moins de la moitié le respecte autant qu’en Mars. Nous pourrions avancer le phénomène de lassitude de la situation pour expliquer ce phénomène. L’épreuve du premier confinement entraîne inexorablement un degré de « supportabilité » amoindri et par conséquent une rigueur dans l’application des règles, diminuée. (Graphique 1)
Ainsi, près de 40 % de l’échantillon a recours à des stratégies de sorties pour rencontrer un ami ou un proche. Pourcentage important qui témoigne de la nécessité d’entretenir le lien social pour rendre le second confinement plus supportable. En lien avec le premier graphique, la lassitude peut être induite par l’isolement, c’est pourquoi on observe un recul du respect des règles. (Graphique 2)
Par ailleurs, près de 50% ont tendance à enfreindre au moins une fois, les règles de confinement, dans le but d’entretenir des interactions sociales. La différence notable est qu’à l’instar du graphique précédent, l’échantillon ne légitime pas la sortie en respectant les consignes. Il est question d’un rejet du confinement et des règles en vigueur. (Graphique 3)
Ce rejet du confinement est à nuancer, puisque les personnes qui enfreignent les règles moins d’une fois par semaine, peuvent être considérées comme respectueuse du confinement, au même titre que les 51.9% qui n’enfreignent pas du tout les règles.
A travers ces différents graphiques, Nous pouvons être amenés à ressentir une forme de déresponsabilisation des individus à faire des efforts au niveau de ce nouveau confinement. En effet, on peut supposer dans une certaine mesure que ce second confinement est moins respecté que celui mis en place en mars. Ainsi, le besoin du lien social est confirmé. Toutefois, afin de vérifier la pertinence de ces conclusions, il serait intéressant d’étayer nos données en appliquant le questionnaire à la période du premier confinement, uniquement, à titre de comparaison.
Pour conclure, nous sommes en mesure d’avancer que les étudiants sont quelque peu las et qu’ils se sentent peut-être moins concernés. Nous pourrions supposer que les individus ont peur de revivre cette épreuve sachant qu’ils l’on déjà vécu une première fois, ils en connaissent les conséquences (isolement, impact sur le moral…), ce qui traduit par conséquent une forme d’appréhension.
Biais : En vue de la portée de la question, la représentation est susceptible d’être tronquée du nombre réel de personnes qui ne respectent pas les restrictions, certaines, bien que le questionnaire soit anonyme, sont probablement amenées à ne pas répondre honnêtement aux questions qui suggèrent un non-respect des règles.
Auteurice-s : anonyme