Instants d'étrangeté
Septembre 2020 : partis d’un extrait d’ouvrage philosophique dédié à ce qui fait notre « monde familier »[1], des étudiant(e)s de L1 du portail Sciences sociales à l’Université Lyon 2 ont été invité(e)s à réfléchir à la notion d’étrangeté. Ce qui est étranger est-il nécessairement étrange ? Comment définir l’étrangeté ? En quoi la notion est-elle révélatrice d’une expérience nouvelle ?
Pour tenter de la définir, il leur a été proposé de partir de l’expérience vécue. Ainsi, repéraient-ils un moment ou un instant d’étrangeté vécu dans le cadre de leur vie étudiante en cette année de L1, année par ailleurs singulière en étant marquée par l’irruption dans les vies quotidiennes du COVID 19 ?
Qu’il s’agisse d’instants vécus dans les différents murs du campus de Bron ou dans les endroits constituant leurs espaces de vie étudiants qu’ils allaient probablement apprendre à apprivoiser, il fallait voir si leur revenait une sensation qu’ils catégorisaient comme « étrange ». L’étrange relève-t-il alors davantage de l’inconfortable, du doute ou du grisant ?
Faisant part de leurs expériences et sensations personnelles, les étudiant(e)s se sont prêtés à l’exercice en partageant des photographies prises avec leurs téléphones. Ils y expriment l’inconnu, le changement, l’inhabituel, et l’expérience de la remise en cause ou de l’insoupçonné. Renvoyant à des lieux, à des instants de vie ou à des (non) interactions, leurs clichés disent quelque chose des émotions traversées et, avec elles, des processus de socialisation qui contribuent à marquer et à former les parcours…
[1] Bégout Bruce, La découverte du quotidien, 2005