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Étudiant-es et confiné-es :

quelles inégalités ?

Voici le compte-rendu de l'enquête réalisée par quatre groupes pendant le second confinement 

Nous avons décidé de nous pencher sur la condition étudiante en période de confinement, sous la forme d'un questionnaire articulé en plusieurs thématiques. Ce questionnaire traite d'une part les conditions matérielles (confiné dans dans un appartement/maison), le parcours universitaire (quelle année, cursus), la dimension psychologique (état psychologique, affect) et les interactions sociales pendant le confinement . 

Tous ces aspects sont organisés autour de la question suivante : Quel est l'effet du confinement sur les inégalités entre étudiant-es ? Un sujet intéressant, qui nous concerne toutes et tous et qui n'est pas vécu de la même manière d'un individu à l'autre. De plus la difficulté d'accès à un autre terrain (lié aux restrictions du confinement) ne permettant pas réellement une liberté de choix de sujet, la condition étudiante pendant le confinement sous forme de questionnaire nous est apparue comme étant le meilleur compromis.

Quelles étaient nos motivations ?

Ce sujet a été particulièrement pertinent à étudier puisqu'il fait partie de notre quotidien à toutes et tous. Cette période de pandémie mondiale est délicate pour tout le monde, mais nous avons choisi d'observer ses conséquences sur un environnement qui nous est familier puisque nous en faisons partie : le milieu universitaire. Cette proximité avec notre terrain nous a poussé à d'autant plus d'implication dans notre étude. Nous souhaitions avoir un aperçu du vécu de ce confinement plus large que notre simple expérience personnelle afin de mieux comprendre les enjeux et les conséquences de cette situation. En effet, il est d'autant plus intéressant pour notre étude de porter sur un grand nombre d'étudiants afin qu'elle soit diverse et puisse prendre en compte et démontrer certaines caractéristiques propres à tout un chacun. De plus, constater les réelles inégalités et leur ampleur entre les étudiants eux-mêmes est une démarche importante.

Comment avons-nous choisi notre méthode ?

Afin de mener cette étude, nous avons produit un questionnaire à distance. Cela nous a permis de le diffuser largement et de nous affranchir des contraintes liées au terrain. De plus, nous l'avons diffusé via les réseaux sociaux pour espérer une meilleure visibilité et recueillir un grand nombre de réponse. Pour autant, si le confinement apparaît comme un terrain facilement accessible (car nous n'avions pas besoin de nous déplacer pour l'étudier), la production du questionnaire s'est heurté à des difficultés logistiques, en termes d'organisation, de discussions et d'échanges à distance. Ainsi, nous avons fractionner le questionnaire selon différentes thématiques associées à quatre groupes de travail. Chaque groupe s'étant spécialisé sur un thème pour y trouver les questions les plus claires et mieux cibler les questions à dégager. 

Quelles sont les caractéristiques de notre échantillon ?

Notre échantillon est composé de 238 étudiant-es ayant répondu au questionnaire. 73% d'entre elleux sont inscrit-es à Lyon 2. Les étudiant-es de première année sont sur-représenté-es dans notre échantillon : iels représentent 40% des répondant-es, contre 19% de Bac+2, 19% de Bac+3, 15% de Bac+4 et 8% de Bac+5 ou plus. Cela vient probablement du fait que le questionnaire a été plus largement diffusé parmi les L1 de sciences sociales. 

Il est composé d'une grande majorité de femmes (environ 75%). Cela peut largement s'expliquer par le fait que il y à plus de femmes que d'hommes à Lyon 2. D'après le ministère de l'Education Nationale, les filières de littératures et de sciences humaine sont en moyenne à 70% féminines. Mais aussi car la réponse à un questionnaire en lien avec les cours semble mobiliser des dispositions construites comme féminines : l’assiduité, le sérieux, l’implication dans les cours.

Quels constats avons-nous mis en lumière ?

Parmi les résultats probants, nous retrouvons une condition étudiante différenciée. Nous entendons par là que le confinement accentue des faits sociologiques déjà présents tels que les inégalités face à la réussite universitaire, notamment via l'obstacle que peuvent constituer les conditions matérielles. Ajoutons que le confinement met en exergue l'émergence de nouveaux modes d'interactions sociales, reflets de la nécessité du maintien de ces dernières, et que notre enquête a mis à jour une forte baisse du moral et des capacités de projection des étudiants. 

Quelles sont les limites de notre travail ?

En revanche, il fut difficile de construire et de diffuser ce questionnaire. Puisqu'il s'agissait d'un questionnaire en ligne, la période de confinement n’a en effet pas facilité l’échange d’informations entre les différents groupes et les individus. Nous n’avions parfois aucun moyen de nous contacter, beaucoup d'étudiants n'ont pas pu y participer à la création du questionnaire  à cause des problèmes de connexion, ou simplement car ils ne possédaient pas de moyens pour le faire. De plus, la fin du semestre approchant, nous avons dû nous adapter rapidement à ce nouveau thème, parfois à la hâte, car la situation sanitaire ne nous permettait plus de travailler sur nos précédents sujets. Notre questionnaire était donc encore perfectible quand nous l'avons diffusé.

Même si nous avons pu obtenir des résultats pertinents et des constats intéressants pour notre analyse, les étudiants ayant de gros problèmes de connexion voire aucun accès à internet n'ont pas pu répondre à notre questionnaire. Ainsi, il est possible que notre échantillon d'individus étudiés soit incomplet.

Notre conclusion générale

Ce questionnaire nous montre comme résultats importants de manière générale que le ressenti des étudiants est très différent. Les conditions de vies sont diverses et variées ce qui amène une appréciation de cette situation changeante en fonction des individus. 

Les chances de réussites des étudiants face à cette crise sanitaire sont très inégales de part la présences de nombreux paramètres qui varient d’un étudiant à un autre. Le quotidien de chacun influe sur la motivation et la capacité à suivre des cours et à compléter un apprentissage à la base sur le campus mais de ce fait chez soi tout seul. C’est sans doute ce facteur qui reste le plus important et le plus changeant. Les conditions matérielles font varier les modalités d’apprentissage de chacun qu’elle concerne la connexion internet, l’habitat en lui même ou les personnes avec qui nous vivons. 

Pour beaucoup d’étudiants la faculté était en plus d’un lieu d’apprentissage, un lieu de partage et de nouvelles rencontres. Cet aspect là du confinement et des cours en distanciel est un élément important à retenir également dans les paramètres qui influent sur la capacité à rester motivé malgré les nombreux changements d’organisation. Cette modification des rapports sociaux dans l’apprentissage s’est révélée avoir un gros impact sur le moral de nombreux étudiants qui ont du mal à maintenir leur motivation dans un cadre qui est beaucoup plus froid et solitaire.

Auteurices : anonyme

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